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Quatrieme vague féministe dans le monde

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13 juin 2010

Les hommes sont des "Etres Sexuels", pas vrai ? Faux.

Article du 11 mars 2010 de Femonade traduit en français en respectant le style de l'auteure depuis son blog original :

http://www.factcheckme.wordpress.com

Men are "Sexual Beings", Right? Wrong.

cette fable est si usée et éculée qu'on pourrait s'en servir pour s'en moquer dans une pub pour la finale de la coupe américaine de football (et je pense qu'on devrait le faire. sérieusement). les hommes sont des êtres sexuels!!!11!!1!1 c'est la supposition de départ qu'on est toutes supposées gober et on y croit en plus. 

ils aiment tirer leur coup. ils veulent se procurer des trous, des vagins quoi. ils y pensent à chaque putain de seconde. c'est même comme si c'était ancré dans ce qui leur sert de disque dur.

oui, c'est tellement supposé être accepté par tout le monde que cela a même été expliqué. par la science ! maintenant la science peut "expliquer" l'origine de choses qui ne sont même pas réelles !

c'est vraiment... effrayant. 

et ça a aussi été hommexpliqué à mort, mais ça part d'une telle évidence qu'il n'y a même plus besoin de le faire remarquer, n'est-ce pas ?  mais quel indicateur remarquable de la compréhension populaire et à ras de terre de n'importe quel sujet : c'est ce que les petits frimeurs machos essayent d'hommexpliquer quand ils ont bu un coup de trop. ou pas.

faîtes marcher votre cervelle une seconde, si vous ne l'avez pas déjà fait, sur ce à quoi ressemblerait la sexualité des hommes s'ils n'obtenaient pas la sexualité PIV (penis dans le vagin) avec les femmes et ne pensaient pas qu'ils étaient en droit de l'avoir non plus. est-ce que les hommes feraient la queue pour s'amouser sexuellement avec les femmes, si cela n'impliquait pas de coller leurs bites à l'intérieur de nous ? 

est-ce que ce foutu passe-temps culturel qu'ils affectionnent d'aborder les femmes dans les bars existerait encore mais cette fois dans le but de nous donner du plaisir avec des godemichés ? ou encore mieux, afin d'illustrer ce que je veux dire, avec des vibromasseurs externes qui ne ressembleraient pas à des pénis ? est-ce qu'ils créeraient des jeux vidéos, des films et des publicités à la gloire de cette sexualité-là ? 

non, ils ne le feraient pas.

et leur intérêt est que ce soit seulement un certain type de porno qui nous dise tout ce qu'on a besoin de savoir.

la plupart des hommes ne visionnerait pas obsessionellement du porno qui n'afficherait que des femmes et d'horribles vibromasseurs externes, et aucune bite nulle part. ils ne passeraient pas un seul soir tout seul à nous regarder masser d'autres hommes avec des huiles essentielles, ou vous savez à nous regarder les pénétrer eux avec des choses. mais donner du plaisir anal aux hommes est pourtant un acte sexuel légitime également, et non incidemment, un acte que beaucoup, si ce n'est la plupart des hommes hétéros adorent. ils aiment foutrement bien se prendre quelque chose dans le cul ! eh oui, c'est la vérité.

donc la question demeure, comment se fait-il donc qu'avec tous ces différents actes sexuels qui sont à disposition et qui procurent beaucoup de plaisir sans exposer les filles et les femmes à des risques de grossesse et de maladies sexuellement transmissibles, et que les hommes eux-même aiment foutrement bien, comment se fait-il donc qu'il semblent aimer la pénétration du vagin par le pénis (PIV : penis in vagina) encore plus ?

pourquoi se sentiraient-ils "incomplets" et "déçus" sans cela ? et ce n'est pas une question de pure forme !

c'est parce qu'ils croient qu'ils tiennent là un putain de droit. voilà pourquoi !

et ça illustre toute la différence entre une préférence et un droit acquis, un privilège.

imaginez juste un truc simple, je me sentirais à la fois incomplète et déçue, insatisfaite, si par exemple j'avais à manger du poisson pané et des frites mais sans coleslow ni vinaigre de malt.

parce que c'est servi avec les poissons panés et les frites, que c'est gratuit, et que j'en veux merde !

c'est ma préférence. ma *forte* préférence même. et c'est même ainsi par principe, qu'en réalité ce soit important pour moi d'en avoir ou pas n'a pas d'importance.

alors si tu multiplies ces sensations très banales de déception et d'incomplétude par un milliard, je pense que nous serons très proches de savoir - et crois-moi que c'est là une horrible foutue découverte - comment fonctionnent réellement les hommes et quelle est la nature de cette opinion qu'ils ont d'être en droit d'exiger d'avoir à disposition des vagins à pénétrer.

et c'est évident aussi que les hommes pensent par ailleurs clairement à propos de la pénétration dans le vagin (PIV) que cela peut devenir le plat principal, mais ce qui est intéressant c'est que je n'arrive pas à trouver autre chose que cet exemple là qui permettrait une comparaison mettant en jeu une autre "préférence" dans la vie de tous les jours. Bien que je dois l'admettre, je ne suis pas en train de chercher très dur en ce moment, et toi ?

et donc objectivement, ma préférence pour le coleslow et pour le vinaigre de malt n'est foutrement pas en train de blesser quiconque. Le chou n'est pas une des causes et la cause unique de la fistule obstétrique, du diabète gestationnel, de la délivrance pénible prolongée, et il n'est pas connu pour provoquer maladie et mort. il n'a jamais donné le SIDA à personne. il n'est pas facteur direct de pauvreté ou de destruction de la carrière d'une personne.

et personne n'a jamais été battu ou tué à cause du vinaigre de malt, et il ne le sera jamais, merde.

non, les hommes ne sont pas les "êtres sexuels" qu'on veut nous faire croire, n'est-ce pas ? certainement pas plus que n'importe qui ici, et semble-t-il peut-être bien moins, si on examine la question honnêtement, vraiment bien moins que cela.

si les hommes étaient les "être sexuels" qu'ils clament être, ils seraient juste autant intéressés pas un massage ou par nous faire jouir à la place. (c'est exact, les fun-fems qui me lisent, j'ai bien dit "à la place" et pas "aussi"). ou par se fourrer des choses dans leurs culs.

toutes ces "autres choses" sont "sexuelles" après tout. alors merci de ne pas nous prendre pour des connes, parce que ça ne fait pas le moindre doute.

en réalité ces hommes prétendument sexuels n'en sont pas : ils sont simplement agressifs et croyant être dans leur droit, croyant bénéficier de prérogatives et de privilèges, et ils abusent au quotidien de filles et de femmes en exigeant le sexe PIV qui est problèmatique pour nous mais pas pour eux.

Il n'y a réellement aucune autre vérité de plus à comprendre que cela. et toutes les hommexplications du monde n'y changeront rien.

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28 avril 2010

Discours de Kasha Jacqueline à Oslo 2010, deuxième partie

Tiré de son discours d'Oslo du 28 avril 2010 au forum d'Oslo pour les libertés :

28 avril 2010

Kasha Jacqueline et FARUG en Ouganda et à travers le monde

Tiré de son discours d'Oslo au forum d'Oslo pour les libertés du 28 avril 2010 :

Bon après-midi, allons, je ne mords pas, bon après-midi, ok peut-être que vous vous sentez nerveux mais je me sens encore plus nerveuse de me tenir debout face à ces 23 personnes et peut-être que vous pouvez m'aider à me relaxer un petit peu.

Levez-vous, s'il vous plait, secouez votre corps un petit peu et laissez votre repas descendre jusque dans vos pieds. Est-ce que vous vous secouez ?

Relaxons-nous ensemble, moi aussi je suis nerveuse.

Merci et si jamais vous dormez, s'il vous plait ne ronflez pas.

Mon nom est... vraiment. Mon nom est Kasha Jacqueline.

Je suis une féministe.

Je suis une lesbienne.

Je suis une Panafricaine.

Et je suis une Ougandaise.

Désolée, mes yeux ne peuvent pas voir correctement mais je porte seulement cela pour avoir l'air intellectuelle !

Chandler ?

Actuellement dans mon pays les lois qui sont utilisées pour me rendre criminelle moi et d'autres personnes comme des millions d'Ougandais qui en tant que LGBT n'ulilisent généralement pas le terme homosexuel parce toutes les personnes LGBT ne passent pas bien, vraiment, en s'identifiant comme homosexuelles...

Donc comme vous le constatez, pile en ce moment je risque l'emprisonnement à vie dans le cas où je serais surprise à faire l'amour avec une autre de mes camarades femmes.

J'ai vécu toute ma vie comme une lesbienne.

En réalité, je n'ai jamais été dans le placard.

Je viens de fêter mes 30 ans la semaine dernière mais concernant les 23 premières années de ma vie je les ai vécu au grand jour en tant que lesbienne.

Pourquoi ai-je fait cela ?

C'est parce que je ne savais pas que c'était illégal d'être une lesbienne.

Je l'ai seulement découvert après avoir été expulsée de trois lycées et avoir été suspendue pendant ma dernière année à l'Université, parce que les gens se plaignaient à l'école que je ne me comportait pas comme une femme Africaine respectable.

Je ne portais pas de jupes ni, vous savez, ni de robes.

En conséquence, mes parents fûrent convoqués à l'Université. A nouveau ...

Et on leur dit que je devrais retourner à la maison et me trouver des vêtements féminins convenables.

Quand ils appelèrent ma mère la deuxième fois, elle répondit : " En fait, elle est malade, parce que la maladie est juste en train d'empirer, elle a été expulsée auparavant de plusieurs écoles et il n'y a rien à faire pour y changer quelque chose. Donc laissez-la juste terminer ses études et alors nous verrons comment cela va tourner."

Et c'est ainsi que j'ai survécu.

Mais avant que je ne survive, quelque part, je ne sais pas comment ils l'ont appris, on m'a refusé une chambre dans la résidence d'étudiantes de l'Université, on m'a même interdit de m'approcher à moins de 100 mètres de distance de cette résidence donc c'est là que j'ai dû louer cette petite chambre à l'extérieur de l'Université.

Et alors ce matin là, à environ 11 heures, le responsable de la scolarité a débarqué dans ma chambre et a téléphoné à toutes les filles qui vivaient par là...

Parce qu'avant que l'on n'entre à l'Université, on a ces dissertations pendant une semaine à passer, et il m'avait toujours en ligne de mire, avertissant tous les nouveaux étudiants de ne pas m'approcher et leur disant que quiconque serait trouvé en ma compagnie serait renvoyé.

Donc quelque part c'était de la publicité pour moi parce qu'ils n'arrêtaient pas de dire à tout le monde que j'étais lesbienne, donc celles qui étaient lesbiennes s'identifièrent à moi.

Oui, bon, il débarqua et me dit à nouveau que j'allais être suspendue.

Je ne sais pas comment il avait eu le tuyau mais cette fois je lui répondis que je n'allais pas en discuter avec lui et qu'il voit cela avec mon avocat.

Je n'avais pas d'avocat.

Je ne sais pas comment cela m'est venu mais je lui ai dit qu'il s'arrangerait avec mon avocat et il répondit qu'il allait encore appeler mes parents mais il ne les appela pas.

Et quelque part je me débrouillai pour terminer ma licence en économie.

Mas après que j'eu terminé mes études, j'avais pris l'habitude de sortir avec d'autres lesbiennes dans un bar de Kampala et vraiment c'est le thème que je veux aborder maintenant, actuellement j'ai même le droit d'être qui je suis en Ouganda.

Ce fût éventé par les journaux qu'il y avait un bar lesbien quelque part. Bon à nouveau ils nous firent de la publicité parce que d'autres lesbiennes vinrent et s'identifièrent à nous.

De leur point de vue, ils s'imaginaient nous faire honte et c'est alors que nous avons planché sur une stratégie et nous sommes dit que nous devions réagir.

Parce qu'après que nous ayions été désignées au public, des hommes nous attendaient à l'extérieur du bar, des filles fûrent violées, d'autres fûrent battues, abusées sexuellement et c'était une sorte de viol correctif pour nous soigner du lesbianisme.

Donc nous nous dîmes : au lieu de s'asseoir là et de parler de femmes, du sexe, de faire comme si rien n'arrivait et de boire... Apportons un changement pour que quand nous sortons de cet endroit, ce soit sûr également pour nous à l'extérieur et c'est de là que mon association fût formée.

Mais environ si mois après la formation de mon association une lesbienne fût tuée dans une école très réputée en Ouganda, on découvrit qu'elle écrivait des lettres d'amour à des camarades féminines, ils appelèrent ses parents pour une assemblée de l'école en conviant tous les étudiants et ils la battirent devant l'assemblée, lui firent honte, l'humilièrent.

Elle ne pût pas le supporter, elle revint au dortoir et avala une bouteille de comprimés et mourut.

Tous les journaux, toutes les stations de radio et de télé en parlèrent mais aucune association de femmes ne condamna ce qui s'était passé, le gouvernement ne le fît pas.

En fait, toutes les informations venant des stations de radio étaient jubilatoires, ils étaient extrêmement contents de s'être débarassés d'une lesbienne.

Nous prîment la parole.

Les gens avaient déjà entendu parler de nous mais nous ne faisions pas de politique ouvertement à l'époque.

Nous prîmes position.

Et appelâmes et condamnâmes, nous forçâmes le gouvernement, nous appelâmes le gouvernement et tous les responsables, les parents et l'école.

Cela ne marcha pas, nous étions défiées, rabaissées.

Nous nous tûmes.

Deux ans plus tard, en 2006, une autre lesbienne fût battue à mort par le directeur de l'école et elle mourût sur le chemin de l'hôpital... Parce qu'ils demandèrent à tous les étudiants dans cette école de leur balancer ceux suspectés d'être homosexuels et que son nom apparût sur les listes de tout le monde.

A nouveau personne ne réagit. Nous nous associâmes à Amnesty International et suivîmes l'affaire qui quelque part disparut dans les méandres de la justice.

Donc on se dit qu'on avrait vraiment besoin de faire quelque chose, nous décidâmes de nous montrer en public, déjà nos photos étaient dans la presse, déjà les gens nous entendaient à la radio parce que nous nous firent un chemin jusqu'aux Talk Show, c'était à propos de l'homme et de la femme, alors nous passèrent et dirent : Hé ! Il y a aussi l'homme avec l'homme, et la femme avec la femme.

Et ils dirent : voulez-vous parler ? Nous répondîmes : oui !

Donc nous passâmes à la radio et alors les gens dirent, non, nous voulons les voir, nous les voyons dans les journaux mais on peut juste voir n'importe qui là, mettre n'importe quelle photo dans les journaux provenant d'on ne sait où.

Nous dîmes : ok, vous voulez nous voir ?

Parce qu'en 99, le président avait déjà annonçé à la communauté internationale, pendant une conférence internationale sur le virus HIV, quand une journaliste lui avait demandé : et que faîtes-vous concernant les homosexuels pour les aider à combattre le SIDA. Et le président répondit que les homosexuels n'existaient pas en Ouganda même s'il a pas dit en Afrique.

Deux mois après son retour au pays, parce que c'était partout dans les journaux, un couple gay s'était marié dans une des banlieues, il se réveilla alors et dit : Tirez à vue sur tous les gays.

C'était en 1999.

Donc en 2007, on dit, bien, les gens disent qu'on n'existe pas, montrons-leur alors.

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7 avril 2010

Ann Pak : Lorsqu’on est femme en Iran, on ne peut que devenir laïque

Tiré d'une interview dans Riposte Laïque du 7 avril 2010 ; http://www.ripostelaique.com/Ann-Pak-Lorsqu-on-est-femme-en.html

Ann Pak est une militante et féministe et laïque née en Iran. En août 2009, elle a signé la pétition « Halte à la burqa et au voile, symboles de la soumission des femmes et de l’offensive islamiste » parue sur le journal Riposte Laïque et initiée par Anne Zelensky, Annie Sugier et Pierre Cassen. En effet, très engagée dans la défense du peuple iranien, incontestablement l’un des plus cultivés au monde, Ann Pak sait ce que signifie porter le voile et elle ne cesse depuis des années d’alerter l’opinion publique sur la condition des femmes en Iran et les crimes perpétrés par un régime théocratique qui n’hésite pas à faire tirer à vue sur les foules, violer, emprisonner, torturer... tous ceux qui aspirent à la liberté et à la démocratie.

Riposte Laïque : Ann, votre parcours personnel est-il à l’origine de la force de vos engagements actuels ?

Anne Pak : J’avais 12 ans lorsque la révolution a eu lieu en Iran. Je me souviens des révoltes très graves survenues après l’arrivée au pouvoir de Khomeiny en février 1979. J’ai surtout un souvenir très précis de la protestation des femmes qui ont manifesté dans les rues, devant le palais de justice et devant le bâtiment de la télévision iranienne. Elles n’ont jamais été écoutées et elles ont été obligées de se voiler seulement quinze jours après l’arrivée au pouvoir de Khomeiny. Il faut savoir notamment que Bani Sadr, le premier président iranien, justifiera dans une conférence de presse le voilement des femmes en ces termes : "Dans les cheveux des femmes, il y a des ondes qui excitent les hommes. C’est pourquoi l’islam demande que les femmes se voilent." J’étais pétrifiée, j’étais seulement une petite fille, j’ai entendu cette phrase à la télévision et depuis cette terrible phrase ne m’a plus jamais quittée.

J’ai moi-même été obligée de porter le voile de l’âge de douze ans et demi jusqu’à mon départ d’Iran. A partir de là, je n’ai cessé de me battre pour la libération des femmes en Iran mais aussi pour celle des femmes dans le monde qui sont contraintes de porter le voile. Il faut comprendre que lorsque l’on est femme dans un pays comme l’Iran, c’est-à-dire dans un pays marqué par l’islam puis par une révolution malheureusement devenue islamique, on est forcément marqué à vie et je pense que l’on n’a pas d’autre choix que de devenir féministe et laïque.

Riposte Laïque : Diriez-vous comme l’écrivain Chahdortt Djavann que le voile est « l’étoile jaune de la condition féminine » ?

Ann Pak : Je partage tout à fait cette phrase de Chahdortt Djavann. De même que les nazis marquaient les juifs d’une étoile jaune, les islamistes, eux, ont marqué les femmes d’une nouvelle toile noire : le voile. De la sorte, ils les ont enfermées dans une prison déambulante, les ont rendues invisibles, ont nié leur existence en tant qu’êtres humains tout comme les nazis avaient hier nié l’existence des juifs également en tant qu’êtres humains.

Riposte Laïque : En 2009, la mission d’information parlementaire sur la pratique du voile intégral sur le territoire national, dirigée par André Gérin, a auditionné des dizaines de personnes représentatives de la société française. Devant le courage des femmes iraniennes qui se battent, souvent au prix de leur vie, pour reconquérir des droits dont elles jouissaient avant 1979, que répondez-vous à tous ceux qui s’opposent encore en France, tel Tariq Ramadan lors de son audition du 02.12.09, au vote d’une loi contre le port de la burqa ?

Ann Pak : Si la gauche française était moins misérabilisme et hypocrite, s’il n’y avait pas de lâcheté de la part des politiques, nous n’aurions pas besoin d’arriver à faire une loi pour interdire cette horreur qu’est le voilement des femmes.

Lorsque l’on laisse dire que le voile « libère » les femmes, c’est comme dire que la cage est le paradis des oiseaux. Comment peut-on croire à une sottise pareille ? A mon sens le voile des femmes c’est un projet politique des islamistes alliés du capitalisme.

Lorsque dans une société l’injustice est à son apogée, lorsque dans une société la consommation à tout prix est à l’ordre, lorsque l’on offre des milliards d’euros aux banques, tout cela on l’a en volant les plus pauvres et l’on a besoin des religions pour aider à supporter cette situation.

Concernant la situation actuelle, tous ces bruits sur le burqa nous empêchent d’être concentrés sur les questions économiques, politiques et sociales. En nous occupant par la question de burqa qui aurait dû être réglée autrement, on nous casse aussi par ailleurs, on casse les crèches, la retraite, l’éducation, la solidarité,…. Nous n’aurions pas eu besoin d’une loi, si la première fois que nous avions vu une femme en burka, une prison déambulante, nous avions manifesté été choqués et avions manifesté notre refus.

Sur ce sujet, l’islam n’a même pas eu besoin de se faire inviter. Il veut s’imposer. Il commence toujours en voilant le corps des femmes, en s’en prenant aux femmes, comme cela a été fait en Iran et Algérie.

En Iran et et en Afghanistan les femmes luttent contre ces horreur de voile, ici on le présente comme un « choix ». C’est cela le projet et le discours politiques des islamistes !

En voilant les femmes, en France, en Allemagne, partout en Europe on les enferme, et on autorise leurs assassins à les brûler, tuer, violer… lorsqu’elles aspirent à la liberté, lorsqu’elles refusent la soumission. Regardez le nombre de femmes tuées en France et en Europe, parce qu’elles refusent de vivre avec leur geôlier, mari et compagnon. C’est la conséquence directe d’une idéologie misogyne. Le voile c’est le suprême symbole de cette misogynie.

Tout simplement je ne pensais jamais me trouver en Europe, avec des femmes voilées ; à présent, s’il faut faire une loi pour changer les choses il faut le faire, et il faut aller jusqu’au bout, interdire tout voilement dans les universités, les écoles, hôpitaux, les lieux publics recevant les usagers et les citoyennes. Si une femme veut se voiler qu’elle le fasse chez elle. Le voile, qu’il soit intégral ou pas, est une violence faite aux femmes, il faut l’interdire.

On auditionne Tariq Ramadan, mais pas des femmes comme Talima Nasrine, Ryahanna comédienne, Jamila ben Habibe, toutes celles qui luttent contre l’intégrisme.

Riposte Laïque : Quelles formes revêt votre action, au quotidien, en France pour soutenir la lutte engagée par les forces progressistes contre le régime despotique qui sévit en Iran ? Organisez-vous des conférences par exemple ? Le public français auquel vous vous adressez est-il attentif à l’évolution de la situation en Iran ? Est-il sensible aux souffrances du peuple iranien ?

Ann Pak : En tant que féministe, je suis engagée dans des réseaux de femmes iraniennes vivant en exil ou en Iran. Tous les ans, en Allemagne, environ trois cents ou quatre cents femmes venues de différents points du globe, aussi bien d’Europe, d’Iran, du Canada ou des Etats-Unis, se retrouvent pendant trois jours pour discuter de sujets qu’elles ont préalablement choisis.

Par ailleurs, il faut savoir aussi que les femmes iraniennes du monde entier organisent des conférences, des débats, des discussions par le biais d’Internet. Nous nous réunissons par Internet et participons à des réunions politiques et féministes, que nous vivions en Australie, en Italie, en Iran, en France ou dans tout autre pays du monde, chacune de nous prend la parole et ainsi nous échangeons nos points de vue comme dans une réunion classique. Ce genre de réunions par Internet nous a permis par exemple de lancer depuis un an et demi une campagne contre le voile, de théoriser nos pensées et de porter nos revendications féministes Mais nous devons être vigilantes car le régime iranien parvient parfois à intervenir dans nos discussions sur Internet. Et donc pour assurer le relais de notre combat aux fins d’affranchir le peuple iranien du joug oppresseur de ce régime totalitaire, nous sommes de fait obligés de diversifier nos modes d’action. Ainsi, nous rédigeons par exemple des tracts qui portent sur des revendications qui nous sont propres en tant que femmes et féministes mais aussi : "Non à la République islamique", "Non à la peine de mort", "Non à la lapidation". Ou encore des tracts en faveur de la cause homosexuelle car je rappelle qu’en Iran, actuellement les homosexuels sont pendus ou jetés du haut des falaises !

Enfin, dernière forme que revêt notre action pour soutenir le peuple iranien : les conférences organisées dans des différentes villes. Comme celle faite à l’initiative du Mouvement pour la Paix et contre le Terrorisme, le 1er mars dernier à la Mairie du 3ème arrondissement à Paris avec sur le thème : "Après 30 ans de pouvoir, le régime des mollahs sera-t-il renversé ?", en présence de moi-même, de Claire Brière-Blanchet (correspondante de Libération en Iran 1978-1979), de Michel Taubmann (journaliste et initiateur de l’appel Azadi, Liberté pour l’Iran). Annie Sugier, rédactrice au journal Riposte Laïque, m’avait d’ailleurs également fait l’honneur d’être présente dans le public ce 1er mars 2010.

Alors maintenant, vous me demandez également si le public français auquel je m’adresse lors de ces conférences est attentif à l’évolution de la situation en Iran et s’il est sensible aux souffrances du peuple iranien. Si je prends l’exemple de la conférence du 1er mars 2010 à laquelle je me référais précédemment, le public était venu nombreux et il y avait énormément de Français. D’une manière générale, les Français sont intéressés par nos conférences, ils participent, posent des questions et sont sensibles aux luttes des Iraniens.

Mais voilà, ce que je voudrais, c’est que non seulement le public français se déplace à une conférence-débat mais que ce soit tout le monde dans la rue, qui s’intéresse à l’Iran. Je souhaite également que les Organisations non gouvernementales, Amnesty International, les associations humanistes et féministes, toutes les organisations féministes se mobilisent sur la situation en Iran afin d’alerter là aussi l’opinion publique. Les iraniennes, à travers le monde continuent par des actions diverses et variées de faire entendre leur voix : une des dernières actions a eu lieu en Suède où un groupe de jeunes se balade dans les lieux publics avec leurs ordinateurs portables et montrent les images des luttes en Iran et aussi celle de la répression.

Enfin, j’aimerais que l’Europe s’engage clairement en faveur du peuple iranien. Or, je constate qu’il existe une réticence de l’Europe à s’engager en faveur du peuple iranien. Il me semble que les peuples européens n’imaginent pas qu’en Orient, on peut aussi aspirer à la liberté, à la démocratie, à la laïcité. En Europe on met l’accent sur le nucléaire iranien, alors que l’urgent c’est la lutte du peuple pour la liberté.

Riposte Laïque : Vous parliez en début d’interview des manifestations des femmes iraniennes survenues en février 1979. Trente ans après, en 2009, le monde entier assistait sur les écrans de télévision aux manifestations d’opposition au régime actuel du peuple iranien. Aujourd’hui, les médias et les puissances occidentales semblent avoir quelque peu oublié la lutte du peuple iranien et la répression qui y est liée. Comment expliquez-vous cette indifférence ?

Ann Pak : D’une part, il faut rappeler sans cesse que le régime islamique de Téhéran interdit aux journalistes étrangers de venir en Iran. A titre personnel, je suis en contact avec quelques journalistes, par exemple récemment encore avec un journaliste de France Inter à qui je demandais : « Pourquoi tu ne fais rien pour montrer à l’opinion internationale ce qui se passe en Iran ? » Et il m’a répondu logiquement : « Mais comment veux-t-u que je fasse quelque chose alors que nous ne pouvons pas nous rendre sur place ? »

D’autre part, il faut dire aussi que les médias occidentaux préfèrent aussi parfois donner la priorité au traitement de sujets qui vont rapporter de l’argent et permettre de capter l’attention de milliers, de millions de personnes. A titre d’exemple, en ce qui me concerne, j’ai été à la fois choquée et scandalisée de voir qu’à la suite du la mort de Michael Jackson quelques jours seulement après la réélection d’Ahmadinejad, les médias ne parlaient plus que de la mort de Michael Jackson alors qu’il y avait dans le même temps des manifestations réprimées dans le sang en Iran. Conséquences : les sociétés occidentales ne voient pas, n’entendent pas, ne s’intéressent pas à ce qui se passe en Iran et les Iraniens ont lutté seuls l’été dernier. Un peuple était en mouvement pour la liberté et la démocratie, et cela n’est pas rien ! De fait, le régime politique d’Ahmadinejad a eu ensuite les mains libres pour poursuivre sa politique de répression.

Riposte Laïque : Quel avenir souhaitez-vous pour l’Iran ?

Ann Pak : Ce que je souhaite pour les Iraniennes et les Iraniens, c’est que notre lutte pour la démocratie, la liberté et la laïcité donne ses fruits, qu’il y ait une séparation de la sphère politique et de la sphère religieuse.

Je conclurais cette interview, par un poème Ghada Samman la poétesse syrienne :

« Si tu viens chez moi,

Amène moi un crayon, un crayon noir,

Je voudrais rayer mon visage,

Pour ne pas être en cage,

Parce que belle »

25 mars 2010

Oui, les Organes Comptent. A propos de "l'Hypervigilance" Feminine, Et d'Etre Née Avec Une "Machine à Faire des Bébés", Dans Une

Titre entier : Oui les Organes Comptent. A propos de "l'Hypervigilance" Feminine, Et d'Etre Née Avec Une "Machine à Faire des Bébés", Dans Une Culture du Viol.

Article du 25 mars 2010 de Femonade traduit en français en respectant le style de l'auteure depuis son blog original : http://www.factcheckme.wordpress.com

vous allez comprendre dans une minute, avec un peu de chance. je poste cette vidéo ici, à nouveau, pour celles qui ne l'ont pas encore vue. car j'ai *encore* des connards de transfemmes et de queers qui commentent ici, sur différents articles, hurlant à quel point "les organes ne comptent pas!!!11!!" ouais surement qu'ils ne comptent pas. aussi longtemps que vous n'êtes pas né avec une "Machine à Faire des Bébés" de merde, dans une culture du viol. pour le reste d'entre nous, nos "simples organes" veulent dire beaucoup. laissez moi l'illustrer. et ... je vais prendre le chemin le plus long pour le faire encore.

il y a quelques mois, ma mère me racontait à quel point mon beau-père est un sacré paresseux. et il est ainsi. connard. paresseux. il est le genre de type paresseux qui, si elle n'organisait pas ses constantes interventions, ne brosserait même jamais ses putain de dents. (oui, elles tombent). il est le genre de type paumé qui si ce n'était pas grâce à elle, serait capable de revenir le même jour de chaque mois depuis le boulot dans une maison toute noire en se demandant pourquoi la lumière ne marche pas. (les factures se paient chaque mois, cul terreux. ouais toi). pour couronner le tout, ma mère sait, tient de façon certaine pour un fait parce qu'il le lui a dit et le lui a montré (une fois, parce que c'est tout ce qu'elle aurait permis) : qu'en fait il *aime bien* quand les lumières s'éteignent. tout est parfait et tranquille et il prefère la lumière des bougies. il dit "c'est comme si c'était une sorte d'aventure". (est-ce que je dois aussi mentionner qu'il est diplômé et a une profession? je ne sais pas, mais je vous le dis au cas où..)

Ah la vie, quelle aventure amusante ! bien entendu, si vous êtes née femme, c'est un jeu totalement différent. quand tous les jours vous ne vous *faîtes* pas violer ou mettre en cloque, vous GAGNEZ!!!!11!!1 et le prix, si vous pouvez l'appeler ainsi, est le suivant : vous gagnez le droit de vivre un autre jour où vous faîtes tout ce que vous pouvez, à nouveau, afin de ne pas être violée et mise en cloque, ce jour là, ou un autre jour. des choses se passent entretemps. cette "chose" est ce que d'autres gens (les hommes) appellent "la vie". vous savez, travailler, jouer, dormir, etc. certains jours, vous ne gagnez même pas. sérieusement, c'est ainsi que cela marche. finalement vous mourrez, et avec un peu de chance le viol et la grossesse n'ont rien à voir avec cela. bien des fois, ils ont quelque chose à voir avec. plus vous êtes jeune, pauvre et fonçée, et plus forte est la probabilité que cela se passera ainsi.

Les hommes peuvent se permettre de laisser les lumières s'éteindre, parce que rien de méchant ne leur arrivera, vraiment, s'ils le font. si la voiture d'un homme est saisie, c'est MARRANT!!!!11!!1 il devra juste marcher partout (il pourrait même en profiter pour faire de l'exercice, c'est vrai). s'il a une mauvaise haleine ou des dents pourries, il ne sera pas viré de son boulot. et même s'il l'était, il pourrait trouver un autre job où tous les hommes seraient aussi sales et puants que lui. ce job paierait même probablement plus, par dessus le marché.

mais pour les femmes, si nous ne gardons pas chaque détail sous un contrôle sévère, nous pourrions finir SDF. putain de merde, on pourrait finir SDF de toutes façons, et nous le savons. et SDF veut dire viol, quand vous êtes une femme. c'est une garantie absolue à 100 % que vous serez violée. à répétition. ou que vous devrez faire des choses sexuelles avec des hommes, pour avoir de l'argent, or pour des raisons n'ayant pas la moins du monde à faire avec le "désir" (donc du viol, mais c'est un article différent  http://factcheckme.wordpress.com/2009/10/27/all-porn-is-rape/).

si *nous* laissions les lumières s'éteindre, nous ne serions pas capable d'être prête pour aller au travail, pas de douche, pas de rasage, pas de séchage de nos cheveux, et ne pas avoir de job veut dire, à la fin, pour nous, VIOL.

si *nous* laissions notre voiture être saisie, nous aurions à marcher jusqu'au putain de supermarché, dans la nuit (il fait nuit à 4 heures pendant l'hiver. est-ce que les hommes seulement le remarquent? j'en doute). devienz ce que cela veut dire ! pas une aventure amusante, pas 30 minutes de cardio. VIOL, cela veut dire. chque petite chose que nous faisons, vous voyez, a un but. ce n'est pas de "l'hypervigilance" vraiment, si c'est exactement la bonne quantité. et si nous arrêtions de faire ces choses, cela créerait une spirale vers le bas se terminant en... hum-ouais.

Regardez ... la différence entre les femmes privilégiées en occident et les femmes dans la vidéo NOVA qui sont amochées et tuées pendant un accouchement est en fait uniquement une question de degré, et nous le savons foutrement bien. ce n'est pas une question de gens qui seraient différents. nous savons que si nous ne gardons pas le contrôle, dans la mesure où nous pouvons encore garder un contrôle, que nos vies vont se fondre dans le chaos où nous ne serons littéralement rien de plus que des trous à baiser pour les mecs. (maintenant, nous sommes d'autres choses que cela, aussi!!!11!!11! comme, vous savez, nous avons des passes-temps, et des boulot et des choses à faire, en plus de juste être des trucs à baiser pour les hommes). si nous ne sommes pas extrêmement prudentes, notre bien-être et nos vies elles-mêmes deviendront dépendantes des hommes qui voudront bien se montrer charitables avec nous (attention, flash d'information : ils ne le sont pas). quand les femmes sont dépendantes des hommes pour faire attention à nous ... nous finissons violées, défigurées, et mortes. c'est la simple, horrible vérité à connaître.

et toutes les fois qu'une femme est énervée après son partenaire masculin parce qu'il n'a pas ramassé ses chaussettes, elle démontre qu'elle connait sa situation dans la vie et à quel point elle est fragile (ou au pire, l'homme montre à quel point *il* se sent en sécurité, et justement oh combien est un homme en sécurité, vraiment, en tant qu'homme). quand les femmes sont disproportionnellement en train de présenter de l'anxiété et de la dépression, elles ne montrent également que la vérité de ce qu'elles vivent. donc, que disent-elles quand elles portent du maquillage, et des robes et du blablatement de fille ? qu'est-ce que les femmes démontrent qu'elles "savent" être la vérité, étant nées avec une machine à faire des bébés dans une putain de culture du viol ? (elles disent qu'elles ne veulent pas être VIOLEES putain, c'est cela. qu'elles sont en train d'essayer de jouer selon les règles. de façon à ce que cela n'arrive pas).

et qu'est-ce que les transfemmes démontrent, quand elles font (et ADORENT faire) les mêmes choses ? ce n'est pas une question de pure forme.

ecoutez. en tant que nées femmes, nos "organes" (bon, l'un d'entre eux en particulier) sont bourrés de significations. et seule une putain de transfemme, ou une trou du cul d'obsédée du genre privilégiée occidentale de snob ne voyant pas plus loin que le bout de son nez féministe pro-sexe pourraient peut-être croire autrement. alors arrêtez de poster ces grosses merdes que "les organes n'ont pas d'importance" ici. je n'accueillerai pas vos conneries d'illusions pour une. seconde. de plus.

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9 mars 2008

Maggie féministe radicale (contre la pornographie)

Présentation de l'auteure Maggie Hays en date du 9 mars 2008 à cette page http://maggiehaysagainstporn.blogspot.com/2008/03/rad-fem.html, traduite depuis la source originale, le blog de Maggie contre la pornographie et la sexploitation : http://maggiehaysagainstporn.blogspot.com/

L'auteure est jeune, étudiante, a dû lire énormément pour bâtir sa réflexion, bien plus que je ne lirai jamais et s'est aperçue récemment qu'elle était en fait non plus hétéro mais lesbienne. Vous pouvez consulter son blog actuel ici : http://supporterofwomensliberation.wordpress.com/

Avant que je ne sache qu'il existe une telle chose appelée féminisme radical, je me rappelle que je n'étais pas très intéressée par la politique. Aucun sujet politique ne me semblait réellement attractif. Ils semblaient tous ennuyeux et pas porteurs de progrès. Aucune politique ne me semblait être évidente ou porteuse de réels changements.

J'étais plus jeune que maintenant et plus intéressée à écouter de la musique, à regarder des films. à sortir avec des amis, à aller danser et à essayer de "trouver le bon garçon" pour moi, etc.. J'étais plutôt le genre de "fille ordinaire" (si je peux le dire ainsi car je ne vois pas comment l'appeler autrement). Il y avait une souffrance incroyable, un ennui incroyable que je ressentais en moi. Cependant je ne savais pas ce que c'était. Ayant été élevée dans une famille catholique, on m'avait appris à croire en "dieu". Mais "dieu" ne fût d'aucune utilité pendant ces pénibles années.

Puis un jour, je découvris quelque chose sur un tout petit bout de la politique mondiale, un petit groupe de femmes (généralement) en retrait de la politique traditionnelle. Elles avaient créé leur propre politique. Cela s'appelait le féminisme radical.

J'ai appris des féministes radicales que la pornographie et la prostitution étaient de façon inhérente toxiques pour les femmes et pour les enfants. Et je remarquais aussi que cette affirmation n'était pas basée sur de simples suppositions mais sur une grande quantité de recherche approfondie, de témoignages publiques, etc... Leur mouvement contre la pornographie avait aussi mûri depuis les leçons tirées des groupes anti-violences des années 70.

J'ai passé une grande partie de ma vie à la partager avec des petits amis abusifs qui consommaient du porno, le premier m'a forcée à des rapports sexuels et à essayé à répétition de me faire imiter les scènes de la pornographie qu'il utilisait.

Il était également très attiré par l'avilissement des femmes qui étaient prostituées et qui étaient mises en scène dans le porno.

Depuis tout temps, j'ai quelque part ressenti qu'il y avait une sorte de relation inégale de pouvoir dans la relation entre les femmes prostituées ou pornographiées et les types.

Mais je ne connaissais pas les mots pour en parler.

Tout comme pour les autres hommes que j'ai connus dans ma vie (avant mon partenaire actuel), je pouvais observer ces comportements cruels, indifférents et durs chez eux, en même temps que le fait que je pouvais souvent voir le manque d'empathie dans leurs yeux.

Je pouvais sentir l'endurcissment de la plupart des hommes mais n'avait aucun mot pour exprimer mon ressenti. Je me demandais souvent "pourquoi ?", "Pourquoi la plupart des hommes sont-ils faits ainsi ?", "Pourquoi sont-ils obligés de faire autant de mal ?"

Quand je commençai à lire de la littérature féministe radicale et d'être intéressée dans le féminisme radical, je déterminai que j'avais finalement trouvé une politique qui me parlait. J'avais pour la première fois trouvé une politique qui voulait sincèrement la révolution et un changement social total. Comme je lisais les tristes histoires de tellement de femmes et de filles transcrites dans les livres féministes radicaux, je sentis de la peine mais je me sentis aussi écoutée et comme portée en écho. Cela me rassurait. Je n'étais pas la seule à qui ces choses arrivaient.

J'appris par le féminisme radical que je vivais en patriarchie, ce qui veut dire une société largement contrôlée par les hommes. J'appris que la plupart des hommes n'étaient pas comme ils sont par le fait de la nature, pas comme le résultat d'être né mâle mais comme le résultat d'être des hommes ayant été socialisés pour bénéficier de la patriarchie et des privilèges masculins, ayant été socialisés à réprimer leur empathie et à fonctionner en exploitant la souffrance de l'autre moitié de la population du monde - les femmes.

J'ai pensé (et pense encore) qu'il y a un espoir si les hommes ne sont pas nés ainsi, mais amenés à se comporter ainsi.

J'ai également appris par le féminisme radical que des religions telles que le christianisme était suprémacistes au profit des mâles et j'ai alors renonçé au catholicisme. J'ai renonçé au christianisme et peu importe si mes parents catholiques n'aiment pas cela ! Le féminisme radical m'appris que les religions patriarcales n'étaient que du lavage de cerveau et portaient la haine des femmes. Je découvris la misogynie de la Bible et ne pût que me préoccuper le moins du monde de ce "dieu" patriarcal qui n'existe pas. Je n'avais jamais été une personne religieuse de toutes façons. Et maintenant être athée correspond mieux à ce que je suis.

J'ai aussi appris qu'il y avait beaucoup d'autres instruments de la patriarchie pour le lavage de cerveaux, incluant la pornographie (comme je l'ai mentionné plus tôt). Comme je l'ai dit auparavant, l'église patriarcale a pu par la passé dominer la société et contrôler les vies des femmes, leurs droits et leur sexualité -- et elle domine encore et contrôle la vie, les droits et la sexualité de beaucoup de femmes de nos jours. Mais maintenant c'est la pornographie qui en premier domine la société et contrôle les vies privées et sociales des femmes et leur sexualité.

Dans le même temps, j'ai appris la terible nouvelle : les féministes radicales sont largement censurées et calomniées par les média traditionnels et que tous les gens qui sont tombés sur ce que les média leur disent à propos des féministes radicales croient que les féministes radicales sont de diaboliques pourfendeuses d'hommes. Quel mensonge !

De plus à chaque fois que des universitaires pro-porno critiquent les féministes, ils sont cependant incapables de pouvoir ne serait-ce que citer correctement la partie du travail des féministes radicales à laquelle ils se réfèrent : 1) Ils citent des parties de livres de féministes radicales ou des articles qui se trouvaient dans un certain contexte (dans la source originale), cela ou alors 2) ils citent faussement des choses que les féministes radicales n'ont jamais dites et ne diront jamais. Je ne peux même pas y croire et c'est tellement choquant quand des féministes radicales se trouvent être accusées de la misogynie qu'elles dénoncent. Alors qu'elles sont pile en train de décrire la misogynie qui s'exerce en ce moment précis à l'intérieur de ce monde pornographique.

Avant de choisir de devenir une féministe radicale, je savais bien sûr que le féminisme radical était détesté. Cela me m'empêcha pourtant pas de choisir le féminisme radical puisque je savais parfaitement à travers les lectures de livres féministes radicaux que ces femmes n'étaient pas comme la caricature que les média publics et la culture pornifiée en faisaient.

Et aussi parce que jamais de ma vie je n'ai vu une telle politique progressiste, une politique qui réclamait des changements sociaux véritables, une politique qui exigeait la fin de toutes les formes d'oppression, une politique qui me parlait, qui m'avait parlé tout le long de ma vie en tant que femme souffrant dans ce monde patriarcal, une politique qui me donnait maintenant les mots pour être vraiment en mesure d'exprimer mes sentiments. Et j'ai également rencontré un petit paquet de féministes radicales qui étaient elles-mêmes survivantes de la prostitution et qui me confirmèrent bien qu'il n'y avait rien de glamour à trouver dans l'industrie du sexe.

Je m'attendais à être haïe en devenant une féministe radicale et en prenant position contre la pornographie et la prostitution qui font du mal à tant de femmes et de petites filles (et le porno m'a aussi fait du mal), c'est partiellement la raison pour laquelle, depuis que j'ai créé ce blog, j'ai caché tous les rétroliens. Je ne serais pas intéressée de savoir qui donne mon blog en lien car je sais que, en dépit du fait que des féministes radicales bien intentionnées puissent le faire parfois et me le dire quand elles le font, que je n'ai aucun intérêt à savoir si un quelconque de ces sites ou blogs pro-porno va indiquer mon blog (si ce n'est pas déjà fait).

Je sais que c'est parce que les féministes radicales disent la vérité à propos de la patriarchie, que les féministes radicales sont haïes. Et je sais que les pro-porno ont un plan de bataille qui est la complète antithèse de notre programme politique. Et qu'ils sont passés maîtres dans l'art de la manipulation pour arriver à leurs fins.

Je sais par les observations récentes de Laurelin sur son blog que nous, les féministes radicales sont désignées comme "fascistes" et "extrêmistes" par les pro-porno.

Voici les commentaires que j'ai fait sur le blog de Laurelin

". . . Ceux qui nous traitent de "fascistes" ou de "féminazies" le font dans l'espoir de nous faire fermer nos gueules. Ils sont bien évidemment ennuyés que nous critiquions leur pornographie et leur soi-disant "droit" d'utiliser des femmes prostituées. L'idée des femmes étant des objets pour l'utilisation qu'ils veulent en faire leur importe bien plus que le fait que les femmes soient des êtres humains qui souffrent. Ils ne comprennent tout bonnement pas l'oppression dans la patriarchie !"

". . . Honnêtement, c'est la politique des pro-porno qui sont qui est de droite et réactionnaire : ils sont cruels, anti-humanité, anti-empathie car ils n'en ont rien à faire du fait que des femmes et des enfants soient blessés dans le porno et la prostitution et par la pornographie; ils s'en foutent bien mal de qui sera esquinté aussi longtemps qu'ils obtiendront leur matériel pour se branler ! C'est ignoble !"

Manifestement, étant une féministe radicale vivant dans une culture pornifiée patriarcale, je suis totalement consciente qu'à chaque fois qu'une femme parle contre la pornographie et la prostitution, elle est détestée, rejetée, traitée de "furie", de "garce" etc.

C'est également intéressant de noter et de ne pas oublier que les patriarchistes, les gardiens du statut quo, les pro-pornographes savent que s'ils n'étaient tous que des hommes défendant leur porninstitution, ils ne seraient pas crédibles. Les gens remarqueraient plus vite la haine des femme inhérente à la pornographie et la prostitution s'ils n'y avait que des hommes pour défendre ces commerces d'exploitation sexuelle.

Ainsi, c'est la raison pour laquelle les consommateurs/les clients/les maquereaux doivent amplifier l'impact des quelques femmes qui sont prêtes à défendre des industries misogynes et utilisent alors ces femmes comme des émissaires pour attaquer les féministes radicales. Ces femmes mobilisées pour la porninstitution les aident aussi à dissimuler leur misogynie et à leur servir d'alibi pour leurs soi-disant "droits" à utiliser des femmes et des filles comme objects sexuels dans la pornographie et la prostitution.

Indéniablement les utilisateurs de porno/les clients ont donc besoin de "putes heureuses" pour les élever et pour les aider à attaquer vicieusement les féministes radicales. Typiquement ces hommes n'ont envie d'écouter que les histoires glamourées colportées le long du flot mâle corporatiste des média à propos de "femmes qui disent qu'elles adorent travailler dans la prostitution et la pornographie" pendant qu'ils refusent d'écouter les histoires de femmes qui disent qu'elles ont été abîmées dans la porno/prostitution et par le porno. Si on les met en face des histoires vraies de ces femmes, ils prétendront s'intéresser aux histoires d'abus de la porninstitution pour une minute ou deux puis ils se désintéresseront de ces histoires courantes en les traitant comme des cas "rares" (ou des "mensonges") afin de retourner aux histoire de "tapineuses épanouies" qu'ils aiment tant.

En réalité ces rares "putes épanouies" (que ce soit par le résultat de la dissociation ou pas) sont bien plus entendues par les hommes que nous ne le sommes les féministes radicales car les hommes n'écoutent que les femmes qui acceptent leur assignation en tant qu'"objets sexuels". Et quand les femmes se "célèbrent" elles-mêmes en tant qu'objets sexuels, les porno-fous les encensent parce que les "putes heureuse" valident les fantasmes pornographiques des hommes et les font se sentir bien avec leur usage de porno. Les porno-fous détestent quiconque combat le concept de la femme-objet !

Ils détestent quiconque soutient les femmes en tant qu'êtres humains !

Cest ce qui arrive dans le monde la la logique patriarcale : les femmes-en tant qu'-objets sont élevées, encensées et grossies à la loupe par les hommes porno-fous pendant que les femmes-pas-objets sont détestées, rejetées, saquées ou ridiculisées, et même quelquefois violées et battues. Bien sûr, à la fin, les deux femmes-en tant qu'-objets et femmes-pas en tant qu'-objets pourront être vues de la même façon par les hommes porno-fous : en tant que femmes, en tant qu'inférieures aux hommes. Néanmoins, la plupart des hommes ont besoin des femmes-objets pour la maintenance du statut quo du suprémaciste mâle. C'est un tel monde cruel et injuste et c'est toute la nature de la patriarchie en réalité = de faire en sorte que le statut quo soit maintenu.

Il y a quelque chose de terriblement mauvais dans le fait qu'on ment à propos de nous et qu'on se fasse démolir. C'est pourquoi j'ai caché les rétroliens, je ne suis pas intéressée de connaître mes rétroliens : j'ai meilleur compte de ne pas le savoir quand cela m'arrivera (si cela ne m'est pas déjà arrivé). Je m'attends à être haîe, je m'attends à être détournée, mais de toutes façons je ne m'en préoccuperai pas. Tout ce que les pro-porno peuvent dire sont des conneries et des insultes puériles. La politique de la pornographie et plus largement de la patriarchie c'est de l'anti-évolution. C'est tellement plus facile pour certaines personnes de se positionner du coté des pro-porno parce que ce coté refuse une réflexion profonde et sérieuse, qui est la part essentielle d'une évolution vers une action politique réelle et vers la révolution.

Je sais que cela arrive à chacune d'entre nous qui combat la porninstitution : plus nous sommes bonnes dans ce que nous faisons, plus on se reçoit de merde dans la figure.

Les pro-porno sont massivement des hommes et nous le savons. Ils ont simplement besoin de mettre en valeur le peu de femmes pro-porno et de leur donner des "mégaphones" afin qu'ils (les hommes) puissent mieux nous attaquer !

Nous ne serons jamais en mesure d'empêcher les pro-porno, les activistes des droits des hommes et leurs détachements de rabaisser les féministes radicales. Qu'ils utilisent des femmes pour nous attaquer n'est pas nouveau. C'est une tactique pro-pornstitution qui a plus de deux décades d'age.

Je ferais mieux de m'en ficher. J'ai entendu des arguments pour la pornographie presque toute ma vie pendant que j'étais la petite amie d'abuseurs usagers de porno. J'ai entendu des justifications sur la pornographie pendant toutes ces années où j'ai dû me forcer moi-même à consentir à des actes sexuels afin de plaire à des hommes. Maintenant j'ai bien plus intérêt à rester loin de toute dispute avec les pro-porno. Cela me renvoie à des mauvais souvenirs.

Quelque soit ce que la populace pro-pornstitution a dit, dit ou dira à mon propos, je sais que cela tourne seulement autour d'eux en train de penser leurs "Nous bénéficions du statut quo donc c'est là que notre loyauté se placera", moi, moi, moi... Quelque soit ce que la populace pro-pornstitution a dit, dit ou dira à mon propos, je sais que ce n'est pas vrai, je sais que ce n'est pas moi et il n'y a que cela qui a de l'importance à mes yeux.

Je ferais mieux de ne pas savoir et de ne pas même m'emmerder à y penser. Je préfèrerais largement dépenser mon énergie à dispenser un peu plus de raclées à la patriarchie. En d'autre mots, je ferais mieux de continuer ce que je fais et d'essayer de joindre d'autres femmes ou d'autres personnes qui ont ou qui auront un coeur et qui comprendront le mal qu'occasionnent la pornographie et la prostitution.

Je sais qu'il y a aussi quelques hommes laïcs et bien intentionnés dans ce monde, qui ont remis en question leur socialisation patriarcale et qui ont compris pourquoi les hommes (en général) doivent arrêter d'utiliser la pornographie et doivent arrêter d'acheter des femmes et des filles dans la prostitution également.

Je les encourage à être nos alliés pro-féministes.

Par dessus tout, je sais que nous, les femmes, nous devons nous unir dans la sororité du mieux que nous le pouvons afin d'accomplir un jour la révolution féministe de balancer le système patriarcal tout entier !

"La Révolution n'est pas un évênement qui prend deux ou trois jours, pendant laquelle il y a des fusillades et des pendaisons. C'est un long processus qui s'étire dans lequel des êtres nouveaux se créent, capables de rénover la société afin que la révolution ne remplace pas une élite par une autre, mais pour que la révolution crée une nouvelle structure anti-autoritaire avec des gens anti-autoritaires qui à leur tour réorganisent la société afin qu'elle devienne une société humaine non-aliénée, libérée de la guerre, de la faim et de l'exploitation."

-- Rudi Dutschke, March 7, 1968.

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