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Quatrieme vague féministe dans le monde
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9 mars 2008

Maggie féministe radicale (contre la pornographie)

Présentation de l'auteure Maggie Hays en date du 9 mars 2008 à cette page http://maggiehaysagainstporn.blogspot.com/2008/03/rad-fem.html, traduite depuis la source originale, le blog de Maggie contre la pornographie et la sexploitation : http://maggiehaysagainstporn.blogspot.com/

L'auteure est jeune, étudiante, a dû lire énormément pour bâtir sa réflexion, bien plus que je ne lirai jamais et s'est aperçue récemment qu'elle était en fait non plus hétéro mais lesbienne. Vous pouvez consulter son blog actuel ici : http://supporterofwomensliberation.wordpress.com/

Avant que je ne sache qu'il existe une telle chose appelée féminisme radical, je me rappelle que je n'étais pas très intéressée par la politique. Aucun sujet politique ne me semblait réellement attractif. Ils semblaient tous ennuyeux et pas porteurs de progrès. Aucune politique ne me semblait être évidente ou porteuse de réels changements.

J'étais plus jeune que maintenant et plus intéressée à écouter de la musique, à regarder des films. à sortir avec des amis, à aller danser et à essayer de "trouver le bon garçon" pour moi, etc.. J'étais plutôt le genre de "fille ordinaire" (si je peux le dire ainsi car je ne vois pas comment l'appeler autrement). Il y avait une souffrance incroyable, un ennui incroyable que je ressentais en moi. Cependant je ne savais pas ce que c'était. Ayant été élevée dans une famille catholique, on m'avait appris à croire en "dieu". Mais "dieu" ne fût d'aucune utilité pendant ces pénibles années.

Puis un jour, je découvris quelque chose sur un tout petit bout de la politique mondiale, un petit groupe de femmes (généralement) en retrait de la politique traditionnelle. Elles avaient créé leur propre politique. Cela s'appelait le féminisme radical.

J'ai appris des féministes radicales que la pornographie et la prostitution étaient de façon inhérente toxiques pour les femmes et pour les enfants. Et je remarquais aussi que cette affirmation n'était pas basée sur de simples suppositions mais sur une grande quantité de recherche approfondie, de témoignages publiques, etc... Leur mouvement contre la pornographie avait aussi mûri depuis les leçons tirées des groupes anti-violences des années 70.

J'ai passé une grande partie de ma vie à la partager avec des petits amis abusifs qui consommaient du porno, le premier m'a forcée à des rapports sexuels et à essayé à répétition de me faire imiter les scènes de la pornographie qu'il utilisait.

Il était également très attiré par l'avilissement des femmes qui étaient prostituées et qui étaient mises en scène dans le porno.

Depuis tout temps, j'ai quelque part ressenti qu'il y avait une sorte de relation inégale de pouvoir dans la relation entre les femmes prostituées ou pornographiées et les types.

Mais je ne connaissais pas les mots pour en parler.

Tout comme pour les autres hommes que j'ai connus dans ma vie (avant mon partenaire actuel), je pouvais observer ces comportements cruels, indifférents et durs chez eux, en même temps que le fait que je pouvais souvent voir le manque d'empathie dans leurs yeux.

Je pouvais sentir l'endurcissment de la plupart des hommes mais n'avait aucun mot pour exprimer mon ressenti. Je me demandais souvent "pourquoi ?", "Pourquoi la plupart des hommes sont-ils faits ainsi ?", "Pourquoi sont-ils obligés de faire autant de mal ?"

Quand je commençai à lire de la littérature féministe radicale et d'être intéressée dans le féminisme radical, je déterminai que j'avais finalement trouvé une politique qui me parlait. J'avais pour la première fois trouvé une politique qui voulait sincèrement la révolution et un changement social total. Comme je lisais les tristes histoires de tellement de femmes et de filles transcrites dans les livres féministes radicaux, je sentis de la peine mais je me sentis aussi écoutée et comme portée en écho. Cela me rassurait. Je n'étais pas la seule à qui ces choses arrivaient.

J'appris par le féminisme radical que je vivais en patriarchie, ce qui veut dire une société largement contrôlée par les hommes. J'appris que la plupart des hommes n'étaient pas comme ils sont par le fait de la nature, pas comme le résultat d'être né mâle mais comme le résultat d'être des hommes ayant été socialisés pour bénéficier de la patriarchie et des privilèges masculins, ayant été socialisés à réprimer leur empathie et à fonctionner en exploitant la souffrance de l'autre moitié de la population du monde - les femmes.

J'ai pensé (et pense encore) qu'il y a un espoir si les hommes ne sont pas nés ainsi, mais amenés à se comporter ainsi.

J'ai également appris par le féminisme radical que des religions telles que le christianisme était suprémacistes au profit des mâles et j'ai alors renonçé au catholicisme. J'ai renonçé au christianisme et peu importe si mes parents catholiques n'aiment pas cela ! Le féminisme radical m'appris que les religions patriarcales n'étaient que du lavage de cerveau et portaient la haine des femmes. Je découvris la misogynie de la Bible et ne pût que me préoccuper le moins du monde de ce "dieu" patriarcal qui n'existe pas. Je n'avais jamais été une personne religieuse de toutes façons. Et maintenant être athée correspond mieux à ce que je suis.

J'ai aussi appris qu'il y avait beaucoup d'autres instruments de la patriarchie pour le lavage de cerveaux, incluant la pornographie (comme je l'ai mentionné plus tôt). Comme je l'ai dit auparavant, l'église patriarcale a pu par la passé dominer la société et contrôler les vies des femmes, leurs droits et leur sexualité -- et elle domine encore et contrôle la vie, les droits et la sexualité de beaucoup de femmes de nos jours. Mais maintenant c'est la pornographie qui en premier domine la société et contrôle les vies privées et sociales des femmes et leur sexualité.

Dans le même temps, j'ai appris la terible nouvelle : les féministes radicales sont largement censurées et calomniées par les média traditionnels et que tous les gens qui sont tombés sur ce que les média leur disent à propos des féministes radicales croient que les féministes radicales sont de diaboliques pourfendeuses d'hommes. Quel mensonge !

De plus à chaque fois que des universitaires pro-porno critiquent les féministes, ils sont cependant incapables de pouvoir ne serait-ce que citer correctement la partie du travail des féministes radicales à laquelle ils se réfèrent : 1) Ils citent des parties de livres de féministes radicales ou des articles qui se trouvaient dans un certain contexte (dans la source originale), cela ou alors 2) ils citent faussement des choses que les féministes radicales n'ont jamais dites et ne diront jamais. Je ne peux même pas y croire et c'est tellement choquant quand des féministes radicales se trouvent être accusées de la misogynie qu'elles dénoncent. Alors qu'elles sont pile en train de décrire la misogynie qui s'exerce en ce moment précis à l'intérieur de ce monde pornographique.

Avant de choisir de devenir une féministe radicale, je savais bien sûr que le féminisme radical était détesté. Cela me m'empêcha pourtant pas de choisir le féminisme radical puisque je savais parfaitement à travers les lectures de livres féministes radicaux que ces femmes n'étaient pas comme la caricature que les média publics et la culture pornifiée en faisaient.

Et aussi parce que jamais de ma vie je n'ai vu une telle politique progressiste, une politique qui réclamait des changements sociaux véritables, une politique qui exigeait la fin de toutes les formes d'oppression, une politique qui me parlait, qui m'avait parlé tout le long de ma vie en tant que femme souffrant dans ce monde patriarcal, une politique qui me donnait maintenant les mots pour être vraiment en mesure d'exprimer mes sentiments. Et j'ai également rencontré un petit paquet de féministes radicales qui étaient elles-mêmes survivantes de la prostitution et qui me confirmèrent bien qu'il n'y avait rien de glamour à trouver dans l'industrie du sexe.

Je m'attendais à être haïe en devenant une féministe radicale et en prenant position contre la pornographie et la prostitution qui font du mal à tant de femmes et de petites filles (et le porno m'a aussi fait du mal), c'est partiellement la raison pour laquelle, depuis que j'ai créé ce blog, j'ai caché tous les rétroliens. Je ne serais pas intéressée de savoir qui donne mon blog en lien car je sais que, en dépit du fait que des féministes radicales bien intentionnées puissent le faire parfois et me le dire quand elles le font, que je n'ai aucun intérêt à savoir si un quelconque de ces sites ou blogs pro-porno va indiquer mon blog (si ce n'est pas déjà fait).

Je sais que c'est parce que les féministes radicales disent la vérité à propos de la patriarchie, que les féministes radicales sont haïes. Et je sais que les pro-porno ont un plan de bataille qui est la complète antithèse de notre programme politique. Et qu'ils sont passés maîtres dans l'art de la manipulation pour arriver à leurs fins.

Je sais par les observations récentes de Laurelin sur son blog que nous, les féministes radicales sont désignées comme "fascistes" et "extrêmistes" par les pro-porno.

Voici les commentaires que j'ai fait sur le blog de Laurelin

". . . Ceux qui nous traitent de "fascistes" ou de "féminazies" le font dans l'espoir de nous faire fermer nos gueules. Ils sont bien évidemment ennuyés que nous critiquions leur pornographie et leur soi-disant "droit" d'utiliser des femmes prostituées. L'idée des femmes étant des objets pour l'utilisation qu'ils veulent en faire leur importe bien plus que le fait que les femmes soient des êtres humains qui souffrent. Ils ne comprennent tout bonnement pas l'oppression dans la patriarchie !"

". . . Honnêtement, c'est la politique des pro-porno qui sont qui est de droite et réactionnaire : ils sont cruels, anti-humanité, anti-empathie car ils n'en ont rien à faire du fait que des femmes et des enfants soient blessés dans le porno et la prostitution et par la pornographie; ils s'en foutent bien mal de qui sera esquinté aussi longtemps qu'ils obtiendront leur matériel pour se branler ! C'est ignoble !"

Manifestement, étant une féministe radicale vivant dans une culture pornifiée patriarcale, je suis totalement consciente qu'à chaque fois qu'une femme parle contre la pornographie et la prostitution, elle est détestée, rejetée, traitée de "furie", de "garce" etc.

C'est également intéressant de noter et de ne pas oublier que les patriarchistes, les gardiens du statut quo, les pro-pornographes savent que s'ils n'étaient tous que des hommes défendant leur porninstitution, ils ne seraient pas crédibles. Les gens remarqueraient plus vite la haine des femme inhérente à la pornographie et la prostitution s'ils n'y avait que des hommes pour défendre ces commerces d'exploitation sexuelle.

Ainsi, c'est la raison pour laquelle les consommateurs/les clients/les maquereaux doivent amplifier l'impact des quelques femmes qui sont prêtes à défendre des industries misogynes et utilisent alors ces femmes comme des émissaires pour attaquer les féministes radicales. Ces femmes mobilisées pour la porninstitution les aident aussi à dissimuler leur misogynie et à leur servir d'alibi pour leurs soi-disant "droits" à utiliser des femmes et des filles comme objects sexuels dans la pornographie et la prostitution.

Indéniablement les utilisateurs de porno/les clients ont donc besoin de "putes heureuses" pour les élever et pour les aider à attaquer vicieusement les féministes radicales. Typiquement ces hommes n'ont envie d'écouter que les histoires glamourées colportées le long du flot mâle corporatiste des média à propos de "femmes qui disent qu'elles adorent travailler dans la prostitution et la pornographie" pendant qu'ils refusent d'écouter les histoires de femmes qui disent qu'elles ont été abîmées dans la porno/prostitution et par le porno. Si on les met en face des histoires vraies de ces femmes, ils prétendront s'intéresser aux histoires d'abus de la porninstitution pour une minute ou deux puis ils se désintéresseront de ces histoires courantes en les traitant comme des cas "rares" (ou des "mensonges") afin de retourner aux histoire de "tapineuses épanouies" qu'ils aiment tant.

En réalité ces rares "putes épanouies" (que ce soit par le résultat de la dissociation ou pas) sont bien plus entendues par les hommes que nous ne le sommes les féministes radicales car les hommes n'écoutent que les femmes qui acceptent leur assignation en tant qu'"objets sexuels". Et quand les femmes se "célèbrent" elles-mêmes en tant qu'objets sexuels, les porno-fous les encensent parce que les "putes heureuse" valident les fantasmes pornographiques des hommes et les font se sentir bien avec leur usage de porno. Les porno-fous détestent quiconque combat le concept de la femme-objet !

Ils détestent quiconque soutient les femmes en tant qu'êtres humains !

Cest ce qui arrive dans le monde la la logique patriarcale : les femmes-en tant qu'-objets sont élevées, encensées et grossies à la loupe par les hommes porno-fous pendant que les femmes-pas-objets sont détestées, rejetées, saquées ou ridiculisées, et même quelquefois violées et battues. Bien sûr, à la fin, les deux femmes-en tant qu'-objets et femmes-pas en tant qu'-objets pourront être vues de la même façon par les hommes porno-fous : en tant que femmes, en tant qu'inférieures aux hommes. Néanmoins, la plupart des hommes ont besoin des femmes-objets pour la maintenance du statut quo du suprémaciste mâle. C'est un tel monde cruel et injuste et c'est toute la nature de la patriarchie en réalité = de faire en sorte que le statut quo soit maintenu.

Il y a quelque chose de terriblement mauvais dans le fait qu'on ment à propos de nous et qu'on se fasse démolir. C'est pourquoi j'ai caché les rétroliens, je ne suis pas intéressée de connaître mes rétroliens : j'ai meilleur compte de ne pas le savoir quand cela m'arrivera (si cela ne m'est pas déjà arrivé). Je m'attends à être haîe, je m'attends à être détournée, mais de toutes façons je ne m'en préoccuperai pas. Tout ce que les pro-porno peuvent dire sont des conneries et des insultes puériles. La politique de la pornographie et plus largement de la patriarchie c'est de l'anti-évolution. C'est tellement plus facile pour certaines personnes de se positionner du coté des pro-porno parce que ce coté refuse une réflexion profonde et sérieuse, qui est la part essentielle d'une évolution vers une action politique réelle et vers la révolution.

Je sais que cela arrive à chacune d'entre nous qui combat la porninstitution : plus nous sommes bonnes dans ce que nous faisons, plus on se reçoit de merde dans la figure.

Les pro-porno sont massivement des hommes et nous le savons. Ils ont simplement besoin de mettre en valeur le peu de femmes pro-porno et de leur donner des "mégaphones" afin qu'ils (les hommes) puissent mieux nous attaquer !

Nous ne serons jamais en mesure d'empêcher les pro-porno, les activistes des droits des hommes et leurs détachements de rabaisser les féministes radicales. Qu'ils utilisent des femmes pour nous attaquer n'est pas nouveau. C'est une tactique pro-pornstitution qui a plus de deux décades d'age.

Je ferais mieux de m'en ficher. J'ai entendu des arguments pour la pornographie presque toute ma vie pendant que j'étais la petite amie d'abuseurs usagers de porno. J'ai entendu des justifications sur la pornographie pendant toutes ces années où j'ai dû me forcer moi-même à consentir à des actes sexuels afin de plaire à des hommes. Maintenant j'ai bien plus intérêt à rester loin de toute dispute avec les pro-porno. Cela me renvoie à des mauvais souvenirs.

Quelque soit ce que la populace pro-pornstitution a dit, dit ou dira à mon propos, je sais que cela tourne seulement autour d'eux en train de penser leurs "Nous bénéficions du statut quo donc c'est là que notre loyauté se placera", moi, moi, moi... Quelque soit ce que la populace pro-pornstitution a dit, dit ou dira à mon propos, je sais que ce n'est pas vrai, je sais que ce n'est pas moi et il n'y a que cela qui a de l'importance à mes yeux.

Je ferais mieux de ne pas savoir et de ne pas même m'emmerder à y penser. Je préfèrerais largement dépenser mon énergie à dispenser un peu plus de raclées à la patriarchie. En d'autre mots, je ferais mieux de continuer ce que je fais et d'essayer de joindre d'autres femmes ou d'autres personnes qui ont ou qui auront un coeur et qui comprendront le mal qu'occasionnent la pornographie et la prostitution.

Je sais qu'il y a aussi quelques hommes laïcs et bien intentionnés dans ce monde, qui ont remis en question leur socialisation patriarcale et qui ont compris pourquoi les hommes (en général) doivent arrêter d'utiliser la pornographie et doivent arrêter d'acheter des femmes et des filles dans la prostitution également.

Je les encourage à être nos alliés pro-féministes.

Par dessus tout, je sais que nous, les femmes, nous devons nous unir dans la sororité du mieux que nous le pouvons afin d'accomplir un jour la révolution féministe de balancer le système patriarcal tout entier !

"La Révolution n'est pas un évênement qui prend deux ou trois jours, pendant laquelle il y a des fusillades et des pendaisons. C'est un long processus qui s'étire dans lequel des êtres nouveaux se créent, capables de rénover la société afin que la révolution ne remplace pas une élite par une autre, mais pour que la révolution crée une nouvelle structure anti-autoritaire avec des gens anti-autoritaires qui à leur tour réorganisent la société afin qu'elle devienne une société humaine non-aliénée, libérée de la guerre, de la faim et de l'exploitation."

-- Rudi Dutschke, March 7, 1968.

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